PermaTechnics
La genèse d’une application #1

Certaines idées germent lentement, dans l’ombre, avant de trouver leur chemin vers la lumière. PermaTechnics fait partie de ces projets qui ont pris le temps de mûrir, de s’enraciner dans le réel avant d’éclore. 

2015 – Le temps des premières graines 

Un documentaire. « Demain ». Pour Jean-Marie, futur créateur de PermaTechnics, ce film agit comme un révélateur. Les modèles alternatifs, comme la permaculture, ne sont pas une utopie lointaine mais une pratique vivante, concrète. Une façon de cultiver qui régénère au lieu d’épuiser. 

L’envie était là depuis longtemps : contribuer à quelque chose de plus grand que les petits gestes du quotidien. Manger bio, c’est bien. Réduire sa consommation de viande aussi. Mais comment peser vraiment dans la balance ? Comment transformer cette envie diffuse en action concrète ? 

2020-2022 – L’immersion dans la terre 

Deux années à étudier les pratiques culturales. À écouter. À comprendre. Ce que l’équipe naissante découvre façonne le projet à venir. 

Des rencontres avec des maraîchers qui ont tout quitté pour cultiver autrement. Des ingénieurs devenus paysans. Des citadins qui ont choisi la terre. Tous portent cette vision : nourrir sans détruire. Régénérer les sols épuisés. Ils savent que l’agriculture pèse pour une part non négligeable des émissions de gaz à effet de serre (20 à 30%). Ils connaissent le gaspillage des intrants azotés – 90% finissent dans les nappes ou l’atmosphère sous forme de protoxyde d’azote, un gaz qui réchauffe 296 fois plus que le CO2. 

Ils savent aussi qu’une plus grande diversité de cultures sur plus petites surfaces, combinée à une rotation bien pensée et des surfaces entrecoupées de haies est la voie à suivre. Cela contribue à moins d’érosion des sols, moins de ravageurs et une terre naturellement plus riche en nutriments sans intrants excessifs. 

Mais voilà la réalité : 

  • Des journées qui s’étirent jusqu’à 70, 80 heures par semaine 
  • Des solutions informatiques disparates ou insuffisamment adaptées et un administratif lourd 
  • Une rémunération qui ne suit pas l’engagement 
  • Beaucoup qui abandonnent, épuisés 
     

Le paradoxe est douloureux : ceux qui veulent transformer l’agriculture sont trop débordés pour s’organiser efficacement et consacrer plus de temps à ce qui est plus important à leurs yeux.  

Quand les pièces du puzzle s’assemblent 

C’est là que les chemins se croisent. Des années passées dans l’univers des logiciels peuvent être mis à profit pour servir cette cause. Si le temps est le problème, la technologie peut devenir une partie de la solution. 

Didrik arrive avec ses connaissances techniques et sa vision pour les algorithmes de planification. Nicolas vient en renfort pour piloter le quotidien multiforme de la société. Morgan apporte son vécu de maraîcher, ses mains qui connaissent la terre et sa curiosité à tester tous les outils disponibles sur le marché. L’équipe prend forme, chacun avec sa pièce du puzzle. 

L’idée se précise : 

  • Simplifier la planification des cultures, tout en la rendant plus performante  
  • Organiser automatiquement les tâches qui en découlent 
  • Faciliter la paperasse administrative (qui ne fera que s’alourdir) et les tâches comptables 
  • Offrir une visibilité synthétique du chiffre d’affaires et de la rentabilité escomptée à chaque itération/modification de la planification 
  • Le tout dans un outil simple, accessible, pensé pour le terrain

Un outil par et pour les maraîchers 

Morgan met à profit sa propre expérience : planifier une saison demande un temps considérable et l’application permet de gagner un grand nombre d’heures. Ce temps gagné, c’est autant d’énergie pour se concentrer sur ce qui compte vraiment : la qualité des cultures, l’observation du vivant, l’amélioration des pratiques, du temps de qualité avec sa famille, et bien sûr, une meilleure rentabilité au final.  

PermaTechnics ne prétend pas changer le monde agricole d’un coup de baguette magique. L’ambition est plus terre-à-terre : libérer quelques heures par semaine. Quelques heures qui peuvent faire la différence entre tenir et craquer. Entre subir et construire. 

Partir du local pour mieux essaimer 

Le choix s’est imposé naturellement : commencer par les maraîchers belges. Les comprendre, eux, leurs terres, leurs contraintes spécifiques. Les solutions venues d’ailleurs existent, mais elles ne collent pas toujours aux réalités d’ici. 

L’agriculture régénératrice reste un idéal. Mais on ne change pas les pratiques seulement en souhaitant des révolutions. On les change en rendant le quotidien plus fluide. En libérant du temps et de l’énergie pour que chacun puisse, à son rythme, faire évoluer sa façon de cultiver. 

Le projet continue de croître, nourri par cette conviction simple : faciliter le quotidien de ceux qui nous nourrissent, c’est prendre soin de notre avenir commun.  

PermaTechnics s’apprête à voir le jour. Une application née de la rencontre entre la technologie et la terre, entre l’efficacité et le respect du vivant. 

À suivre : Comment transformer une vision en outil concret ? Les coulisses du développement.